Communication responsable :
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A l’heure où les entreprises deviennent plus responsables, le domaine de la communication commence à intégrer les enjeux environnementaux et sociétaux actuels. C’est sur ce principe que repose la communication responsable. Derrière ce terme se cache une pratique du métier qui prend en compte tous ses impacts, de la conception d’une campagne ou d’un évènement jusqu’à son déploiement. Alors, quelles sont les bonnes pratiques de la communication responsable ? Comment se lancer ? Suivez le guide.

Communication responsable chez l'imprimeur

La communication responsable, quésaco ?

Alors qu’on a longtemps considéré les activités du secteur tertiaire comme peu nocives pour l’environnement, le secteur de la communication prend conscience que ses actions ont en réalité des impacts écologiques négatifs. La communication responsable vise justement à les réduire. Elle repose sur l’idée que le secteur peut adapter ses pratiques pour moins consommer, respecter les consommateurs et ne pas contribuer à la propagation de messages néfastes pour la société.

L’ADEME (l’agence de la transition écologique) définit la communication responsable comme la «mise en œuvre de l’écoconception des outils et des actions de la communication au sein des organisations (entreprises, collectivités ou autres)». Elle a rédigé un ouvrage qui fait référence dans le domaine : le Guide de la communication responsable. Elle y met en avant 3 piliers pour agir :

  • le contenu des messages (sincérité, transparence, promotion de la consommation responsable) ;
  • l’éco-conception des supports de communication ;
  • la gouvernance (implication de toutes les parties prenantes, gestion optimisée des ressources).

6 conseils pour pratiquer une communication responsable

Pour vous aider à adopter ces pratiques de communication responsable, voici quelques clés pour communiquer de façon plus écologique, inclusive et éthique.

1. Adopter une démarche RSE en évitant l’écueil du greenwashing

La communication responsable d’inscrit dans une démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), qui engage les entreprises à prendre en compte les préoccupations sociales, environnementales et éthiques dans leurs décisions et actions. C’est aussi un engagement à communiquer sur ses actions RSE de manière transparente, c’est-à-dire sans enjoliver la réalité. Pour ne pas tomber dans le piège du greenwashing, évitez de communiquer des informations erronées ou ambiguës sur vos actions environnementales.

Qu’est-ce qu’un message responsable ? Un message qui combine plusieurs qualités :

  • Clarté : il n’induit pas le public en erreur
  • Véracité : les faits présentés sont réels et peuvent être justifiés
  • Proportionnalité : le message décrit sans exagération vos actions ou les propriétés de vos produits
  • Impact : un message responsable n’induit pas des impacts négatifs. Il ne véhicule pas d’idée ou de valeur contraires aux principes du développement durable

Ainsi, veillez à ce que votre communication soit alignée avec la raison d’être de votre entreprise. La raison d’être est un texte que les entreprises peuvent ajouter dans leurs statuts juridiques lorsqu’elles sont engagées dans une démarche RSE. Il précise leur impact et leur utilité sociétale.

Le greenwashing ne recouvre pas seulement le contenu textuel de vos communications. Il peut également se cacher dans sa mise en forme. Aussi, utilisez avec parcimonie la couleur verte, les visuels de paysages préservés ou d’animaux sauvages. Par exemple, s’appuyer sur l’image d’une cascade d’eau lors d’une campagne marketing pour un lave-linge relève du greenwashing et peut être à l’origine d’un bad buzz dont certaines marques ont pu – à juste titre – faire les frais.

Au-delà du message que vous véhiculez, la communication responsable s’intéresse aux ressources que vous utilisez pour communiquer. Afin de diminuer l’impact de vos actions de communication, voici trois conseils qui s’appliquent à la communication sur papier.

2. Réduire sa consommation d’encre

Une communication responsable, c’est une communication qui limite l’utilisation d’encres. Pour cela, il y a deux moyens d’agir. En premier lieu, limiter les aplats de couleur. En second, utiliser des polices de caractère peu consommatrices d’encres. En effet, il existe des polices qui par leur structure nécessitent moins d’encre que d’autres et permettent de réduire la quantité de papier utilisée. Parmi les polices standards, on trouve la Garamond, la Times New Roman, la Century Gothic et la Cambria.

Communication responsable

Polices de caractères économes en encre

Il existe également des polices conçues spécialement pour être plus écologiques et économiques. C’est le cas de l’Eco Font (ou Spranq eco font), créée en 2009 par une agence de communication néerlandaise. L’Eco Font insère des trous dans les lettres, pour diminuer la quantité d’encre. Ces trous sont invisibles à l’œil nu jusqu’à la taille 14 et permettent une réduction de consommation d’encre d’environ 28%. Autre exemple d’éco conception, la police Ryman eco a quant à elle été créée en 2014 pour Ryman Stationery, une entreprise de papeterie anglaise. Ajourée et composée de différentes strates, elle consomme 33% de moins d’encres que les autres polices.

Enfin, si vous voulez une nouvelle police personnalisée, il existe le logiciel Ecofont. Le principe ? Trouer des polices de caractère standards pour économiser de l’encre. Le logiciel, payant, comprend une banque de polices de caractères standard déjà trouées auxquels il est possible d’ajouter une police personnalisée.

3. Choisir des encres « alternatives »

Vous avez limité la consommation d’encre, c’est bien. Et si vous alliez plus loin en choisissant des encres plus respectueuses de l’environnement ? Les encres traditionnelles, appelées « encres minérales », peuvent être nocives pour la santé et l’environnement. Pour comprendre pourquoi, penchons-nous sur la composition d’une encre d’imprimerie. Voici ses 3 principaux composants :

  • les colorants et pigments ;
  • le véhicule, qui est l’élément qui permet de fixer l’encre sur le support ;
  • les additifs, qui permettent d’améliorer les propriétés de l’encre comme la brillance, la saturation, etc.

Dans les encres minérales, le véhicule, c’est du pétrole. Son utilisation peut entraîner une pollution atmosphérique lors du séchage de l’encre et être dangereux pour la santé des personnels d’imprimeries. Elle présente également un risque de contamination des aliments lorsque ce type d’encre est utilisé sur des emballages alimentaires. A cela s’ajoute un risque de contamination lié à son recyclage. Car le papier recyclé à partir d’emballages contenant ces encres pourra contaminer des aliments à son tour.

Voici 3 types d’encres alternatives qui peuvent être utilisées :

  • Les encres végétales, dans lesquelles le véhicule est une huile végétale comme le soja, le lin ou encore le colza ;
  • Les encres biosourcées qui sont des huiles végétales traitées pour présenter des caractéristiques techniques proches des huiles minérales ;
  • Les encres minérales dites « blanches », qui sont constituées d’huiles minérales purifiées et raffinées et qui ne contiennent pas de composés aromatiques controversés.

Enfin, pour faciliter la recyclabilité du papier, évitez l’utilisation de pelliculages, vernis et dorures. Et si vous devez quand même utiliser du vernis, privilégiez les vernis acryliques aux vernis UV.

4. Etre attentif à sa consommation de papier

Avoir une communication responsable, c’est aussi mieux et moins consommer de papier. Pour cela, prévoyez une impression seulement pour les supports qui le nécessitent. Certains documents peuvent très bien être consultés sur un ordinateur, un téléphone ou une tablette sans perdre en confort de lecture.

Si l’impression est inévitable, pensez à calculer le nombre juste de tirage. On a parfois tendance à prévoir des tirages supplémentaires « au cas où » qui finissent par atterrir dans la poubelle.

Enfin, lorsque vous imprimez, soyez attentif au choix de votre support d’impression. Différentes options s’offrent à vous en fonction de vos besoins : papiers recyclés, papiers issus de forêts gérées durablement labellisés FSC ou PEFC, papiers à base de déchets agroalimentaires (fruits, plantes…), etc.

Aussi, veillez autant que possible à utiliser des formats standards d’impression. Par exemple, plutôt que d’utiliser le format A4, si vous choisissez d’imprimer une brochure au format carré, une découpe sera nécessaire. Elle aura pour conséquence de jeter les chutes de papier, ce qui n’est pas écologique.

Vous souhaitez élaborer une stratégie de communication plus responsable ?

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5. Changer ses pratiques numériques

La communication responsable passe aussi par un changement des pratiques numériques. Le numérique consomme beaucoup d’énergie et nécessite d’utiliser des ordinateurs, disques durs, ainsi que des serveurs qui ont tous une durée de vie limitée. Voici des exemples de stratégie qui permettent de réduire cette consommation, et en bonus, d’améliorer vos performances SEO.

La première, c’est le choix des couleurs. Sur un écran, la couleur est créée par la lumière. Plus une couleur sera sombre, moins elle utilisera de lumière et ainsi d’énergie. Il est donc recommandé d’utiliser 3 couleurs maximum, de privilégier les couleurs sombres aux couleurs claires et, si cela à du sens par rapport au design du support, proposer un mode sombre aux utilisateurs. En plus de diminuer la consommation de votre site, le mode sombre est plus reposant pour les yeux.

La construction du site ou de l’application joue aussi un rôle majeur. Elle doit être le plus minimaliste possible. L’idée est de se limiter aux fonctionnalités utiles à vos utilisateurs. Pour cela, enlevez les images, les modules et extensions superflus et simplifiez la navigation. Faciliter l’utilisation améliorera également l’expérience utilisateur et par conséquent vos performances SEO.

Autre levier important, la qualité de l’hébergement de votre site internet. Votre site est en effet hébergé sur une machine en service 24h/24 et donc énergivore. Parfois, ce serveur se situe dans un autre pays, ce qui augmente sa consommation d’électricité. Comme pour votre tomate, la consommation énergétique de votre site sera moindre s’il est hébergé localement. Privilégier un hébergeur dont les serveurs sont installés dans le pays où vous vous trouvez et qui a une démarche écoresponsable doit faire partie de votre stratégie RSE.

Enfin, réduire le poids des images et des vidéos est primordial. Les fichiers d’image et de vidéo doivent être compressés et optimisés afin de réduire le volume de données échangé et l’espace de stockage utilisé. Ainsi, non seulement le site consomme moins d’énergie, mais le temps de chargement des pages est réduit, ce qui est bon pour votre référencement naturel.

Vous pouvez évaluer la performance de votre site grâce à ces deux outils :

  • Ecoindex, qui mesure la performance et l’empreinte environnemental d’un site web ;
  • Ecometer, qui évalue automatiquement les bonnes pratiques d’écoconception présentes dans une url d’un site.

6. Concevoir des supports plus inclusifs

Enfin, la communication responsable, c’est aussi être attentif aux impacts sociaux de la communication. Soyez vigilant aux messages véhiculés dans vos campagnes marketing et vos supports de communication. Suis-je en train de diffuser des stéréotypes ? Mes visuels représentent-ils la diversité de la société ?

Veillez également à concevoir des supports accessibles au plus grand nombre. Troubles de la vue, de l’audition, etc. : imaginez des versions alternatives qui peuvent être lues et entendues par tous. Vous pouvez par exemple créer une version audio d’un contenu écrit. Dédoubler des supports peut parfois aller à l’encontre d’une réduction de l’impact environnemental. Mais, si l’objectif de la communication responsable est d’être plus respectueuse de l’environnement, elle se doit aussi d’être davantage bénéfique à la société.

Pour aller plus loin

Pratiquer la consommation responsable nécessite d’adapter ses pratiques. Ces changements poussent à questionner notre manière de communiquer et donc à être plus innovant. En somme, ils sont bénéfiques pour la planète, mais aussi pour votre activité.

L’ADEME et l’Association des Agences-Conseil en communication (AACC) ont créé des sites internet dédiés à la communication responsable. Ils rassemblent des conseils, des bonnes pratiques, ainsi que des ressources pour vous aider à mettre en place la communication responsable dans votre entreprise. Enfin, pour vous guider dans l’élaboration d’une stratégie de communication plus responsable, vous pouvez faire appel à Agent Majeur, qui a obtenu le Label EnVol, gage de notre engagement pour l’environnement.

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2023-09-13T16:26:09+02:00

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