Graphical abstract :
suivez le guide !

« Science is not finished until it is communicated ». Cette citation de Mark Walport est bien connue des chercheurs et des professionnels de la communication scientifique. Parmi les moyens à leur disposition pour communiquer, une nouvelle forme d’illustration appelée graphical abstract (i.e. résumé graphique) gagne en popularité. Qu’ils soient optionnels, vivement recommandés ou obligatoires, les graphical abstracts commencent à être utilisés dans de nombreuses disciplines scientifiques. Vous ne pourrez plus y échapper bien longtemps. Mais en quoi cela consiste-t-il et comment en créer ? Pas de panique, on vous explique tout !

GRAPHICAL ABSTRACT LINKEDIN FORET

Exemple de graphical abstract pour une diffusion sur LinkedIn

En 2021, toutes disciplines confondues, 4,6 millions de publications scientifiques ont vu le jour au niveau mondial, selon le Scimago Journal & Country Rank. Dans cette course effrénée, la France se hisse en 10ème position avec plus de 115 000 articles parus en un an. Face au nombre toujours croissant d’articles dans la littérature, comment promouvoir ses recherches et favoriser la veille scientifique ? Le graphical abstract permet de se distinguer dans cette masse de nouvelles connaissances.

Une image pour faire rayonner la recherche

Comme son nom l’indique, un graphical abstract est une synthèse visuelle du contenu d’un projet de recherche sous forme d’une image. Ce type d’illustration a un rôle attractif fort et répond à un double objectif. Premièrement, il permet à son auteur de présenter, diffuser et valoriser ses travaux de recherche. Ce résumé graphique accompagne généralement un article scientifique pour une utilisation sur les réseaux sociaux afin d’attirer des lecteurs.

D’autre part, les graphical abstracts facilitent la veille scientifique. Ces images peuvent aider les chercheurs à identifier plus rapidement les articles pertinents pour leur recherche. Ils peuvent aussi être conçus pour cibler un lectorat plus large ou promouvoir la recherche interdisciplinaire.

Nouvelle illustration, nouveau défi

Un graphical abstract doit permettre au public ciblé de comprendre le message principal de l’étude et ses points forts de façon très synthétique et visuelle. L’illustration devra être comprise en un seul coup d’œil, indépendamment du texte. Ne prenez surtout pas une figure existante dans l’un de vos articles de recherche, elle sera difficile à comprendre sortie de son contexte. Il ne s’agit pas non plus de transposer toute l’information contenue dans le résumé (abstract) d’un article scientifique dans une image. Vous allez devoir créer une illustration à part entière et bien sélectionner l’information à communiquer.

Un choix délicat mais nécessaire

Selon Antoine de Saint-Exupéry : “Il semble que la perfection soit atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer.” Cela est vrai pour les posters scientifiques, et ça l’est aussi pour les graphical abstracts ! Il ne faut surtout pas surcharger votre illustration, ni avec du texte, ni avec des images. Aussi, la première étape consiste à impérativement sélectionner l’information qui va figurer dans le résumé graphique. Demandez-vous : « Quel message mes lecteurs doivent-ils retenir ? » En effet, le public ciblé doit pouvoir rapidement obtenir une vue d’ensemble des objectifs et des résultats principaux de vos travaux de recherche.

Un résumé graphique structuré

Après avoir défini le message à communiquer, vous devez à présent structurer l’information qui figurera dans l’illustration. Il n’existe pas de normes pour la mise en forme, bien que plusieurs styles aient émergé. Votre résumé graphique pourra être lu de haut en bas ou de gauche à droite, inclure un grand schéma ou plusieurs sections, mettre l’accent sur des chiffres clés ou des annotations, utiliser du langage technique ou au contraire plus vulgarisé, etc. Vous l’aurez compris, les possibilités sont infinies, le plus important est de penser votre illustration en fonction de vos besoins et de ceux de vos lecteurs.

Si le graphical abstract accompagne un article scientifique, n’oubliez pas de consulter les éventuelles directives du journal (contenu, type de figure, format, taille, symboles…). De plus, si vous souhaitez le publier facilement sur les réseaux sociaux (LinkedIn, Facebook, Twitter), choisissez un format compatible (par exemple, 1200 X 627 pixels pour LinkedIn).

Le mieux avant de créer votre résumé graphique est de faire un brouillon pour organiser les différents éléments et éviter de perdre du temps à tout réagencer. Le graphical abstract mettra en évidence un titre clair, l’objectif de l’étude, le résumé des principaux résultats, et le nom de l’auteur ainsi que le logo de son institut. Pensez à intégrer la référence bibliographique complète de l’article scientifique dans votre résumé graphique : titre, journal, date, DOI (Digital Object Identifier). Il n’est pas forcément intéressant ni même possible d’inclure une section méthode, sauf si cela est vraiment pertinent dans le cadre de votre travail.

GRAPHICAL ABSTRACT grille structure

Exemple de grille pour structurer un résumé graphique

Un équilibre entre textes et images

Si votre illustration contient trop de texte, elle va rebuter les lecteurs. Si au contraire elle n’en contient pas assez, elle ne sera pas comprise. Privilégiez des phrases courtes et précises, et ne conservez que celles qui sont pertinentes. N’hésitez pas à mettre les chiffres ou mots clés de votre étude bien en évidence.

Par ailleurs, ne tombez pas dans l’excès inverse en noyant le lecteur dans des images. Vous devez veiller à trouver le bon équilibre entre l’information écrite et les éléments visuels pour créer un graphical abstract autoportant et attractif.

Des règles de graphisme à appliquer

Les règles de graphisme et de composition s’imposent pour une illustration réussie. Or, un manque de hiérarchie visuelle et de contraste est souvent à déplorer dans les figures scientifiques. Posez-vous les questions suivantes : « Quels sont les éléments les plus importants ? Dans quel ordre mon lecteur doit-il obtenir l’information ? ». Vous pourrez alors mettre en exergue les éléments clés, ceux qui doivent être vus en premier. Vous pouvez augmenter ou diminuer la taille du texte ou des images, ajouter des couleurs contrastées et bien entendu intégrer des formes ou symboles (flèches, numéros, pictogrammes) pour guider l’œil de votre lecteur.

N’allez pas à l’encontre du sens de lecture, qui sera toujours de haut en bas et de gauche à droite. L’espace vide ou blanc sera également important pour aérer le contenu de votre graphical abstract. N’ayez pas peur de ces zones vides qui aident votre lecteur à appréhender votre contenu. Et attention à la taille des éléments qui doivent rester lisibles même si l’image apparaît en taille réduite.

Vous sentez-vous prêt à relever ce nouveau défi ? Le jeu en vaut la chandelle : réussir à communiquer l’importance de vos recherches avec une image attrayante permet d’augmenter la portée de votre travail. Et si pour l’instant, l’utilisation de graphical abstracts se cantonne surtout aux articles scientifiques et à la communication sur les réseaux sociaux, un résumé graphique peut s’avérer percutant dans d’autres contextes. Illustrer un chapitre de thèse, valoriser un poster scientifique, présenter ses recherches à l’occasion d’un congrès ou appuyer une demande de financement… Au final, c’est une nouvelle forme d’infographie, appliquée au domaine de la recherche scientifique.

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2023-10-24T15:09:20+02:00

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