Ecriture
scientifique

Ce mois-ci, nous recevons les auteurs de « L’art de la formule expliqué aux scientifiques », aux Editions Cépaduès. Michel Bruneau est Professeur Emérite de l’Université du Maine. Il a créé le Laboratoire d’Acoustique de cette université. Catherine Potel est Professeur à l’Université du Maine.

écriture scientifique

Agent Majeur : Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire ce livre ?

Catherine Potel : A l’issue d’une soutenance qui ne s’était pas très bien passée pour des étudiants, ils nous avaient dit : « Si vous nous appreniez à rédiger et à parler en public, on s’en sortirait mieux ». Ils avaient déjà une formation sur la rédaction des rapports mais donnée par des professeurs de français. Ils y apprenaient des règles générales d’écriture. Mais il fallait aussi leur apprendre à « parler scientifique ». Avec Michel Bruneau, qui est Professeur Emérite, nous avons décidé de travailler ensemble sur ce sujet. Nous avions, chacun selon son expérience, l’habitude de lire, relire et corriger des rapports d’étudiants ou écouter des soutenances.

Michel Bruneau : Nous avons commencé par créer ensemble un cours sur ce sujet à l’université. Puis, le temps passant, nous avons rédigé l’ouvrage que vous avez lu.

Que conseillez-vous à vos étudiants ?

Michel Bruneau : La grande règle que nous leur donnons, c’est qu’ils doivent respecter le lecteur. Cela veut dire minimiser son temps de lecture et optimiser sa compréhension. Les étudiants pensent à faire un bon travail scientifique. Mais si l’exposé écrit ou oral n’est pas à la hauteur, alors, ce travail est en parti gâché.

D’après vous, quels sont les principaux défauts des communications scientifiques ?

Catherine Potel : Souvent, c’est incompréhensible. Un scientifique va utiliser son vocabulaire, celui de sa spécialité. Et, en général, une personne issue d’une autre spécialité ne le comprendra pas.

Michel Bruneau : Un autre défaut, à mes yeux, se trouve dans le corps du texte des exposés écrits. Quand le lecteur commence à lire un nouveau paragraphe, les 2 ou 3 premiers mots de ce paragraphe doivent immédiatement l’instruire sur la suite. C’est rassurant pour lui de savoir ce qu’il va se mettre à lire. Et ainsi, de parcourir le document comme un roman.

Catherine Potel : Et puis, les étudiants oublient souvent d’aller du général au particulier. Il faut déjà bien exposer le problème avant de rentrer dans les détails.

Michel Bruneau : Lorsqu’ils doivent faire un exposé de 12 minutes, je dis à mes étudiants : « Si vous devez passer 10 minutes à expliquer de quoi vous parlez et ne réserver que 2 minutes à ce que vous avez réellement fait, alors, faites-le. » A partir du moment où le public a bien compris de quel problème il s’agit, comment cela s’insère dans le tissu technique ou scientifique, national ou international, en 1 ou 2 minutes, on peut faire passer le message essentiel de ce que l’on a fait.

Avez-vous été attentifs lors de votre lecture ? Testez-vous avec ce quiz !

1. Dans un rapport écrit, les figures doivent :

A – être numérotées par ordre d’apparition dans le texte
B – comporter une légende
C – être appelées dans le corps du texte

2. Laquelle de ces propositions respecte les règles de ponctuation :

A – ( en Angleterre )
B – 99% des personnes
C – bilan : un match nul
D – combien?

Réponses tirées du livre « L’art de la formule expliqué aux scientifiques » :

1. A, B et C
2. C – Pour la réponse A, il ne faut pas mettre d’espace après une parenthèse ouvrante ni avant une parenthèse fermante. Pour la réponse B, le pourcent doit être précédé d’une espace. Pour la réponse D, le point d’interrogation doit être précédé d’une espace.

Partagez cet article

Sur le même thème

2023-03-31T10:44:10+02:00

About the Author: