Exemples de pitch : 3 présentations pour vous inspirer

Vous voulez présenter un sujet en moins de 3 minutes ? L’exercice du pitch constitue un défi. Concours, événements internes, remise de prix scientifiques, congrès, ce format court de présentation est très utilisé dans le domaine de la recherche et de l’innovation. Savoir délivrer un bon pitch est donc une compétence essentielle pour les chercheurs, les doctorants et les porteurs de projets innovants. Mais qu’est-ce qu’un bon pitch ? Comment synthétiser un projet complexe ? Dans cet article, nous vous dévoilons de nombreux conseils au travers d’exemples de pitch que nous passons au crible pour en extraire les points forts.

Un pitch pour présenter une innovation

De nombreuses vidéos de pitch d’innovation sont disponibles sur internet. Prendre le temps de les regarder, analyser ce qui vous plaît ou les erreurs à éviter s’avère très instructif. Prenons l’exemple de la présentation de Coralie Barrau, délivrée lors du Prix Fibre de l’Innovation. Son pitch a pour but de présenter la technologie des lunettes Essilor Crizal Prevencia, un dispositif qui filtre sélectivement la lumière bleue, connue pour sa nocivité, afin d’aider à prévenir la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Analysons-le.

Dans cette présentation, Coralie Barrau applique efficacement plusieurs techniques de pitch recommandées pour impliquer l’audience, simplifier le message et établir la crédibilité du projet. Elle débute son pitch par une accroche qui interpelle : une « bonne nouvelle » (l’allongement de l’espérance de vie) immédiatement contredite par la problématique de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Pour étayer son discours, elle avance des données chiffrées. En effet, plus de 100 millions de personnes sont touchées dans le monde par cette maladie, ce qui positionne son sujet comme un enjeu de société majeur.

Pour créer un lien avec l’auditoire, elle fait comprendre à chaque personne présente que ce sujet la concerne directement. En déclarant : « sur les 300 personnes de cette audience, près de 100 seront touchés par la DMLA », elle interpelle son public et suscite automatiquement son intérêt.

Elle utilise des analogies pour simplifier des notions complexes. Face à un sujet scientifique complexe (la lumière bleue sélective), elle s’appuie sur la distinction entre « bon et mauvais cholestérol » pour marquer la différence entre « bon et mauvais bleu ».

Enfin, elle fournit des gages de crédibilité. Elle donne plusieurs éléments prouvant la solidité du projet, comme l’investissement financier dans un « vaste programme de recherche », le partenariat avec un institut de recherche reconnu, l’obtention d’un brevet, la publication des résultats de recherche… Elle concrétise même son propos en pointant ses propres lunettes. Le produit est sur ses yeux, donc disponible pour tous, ce qui démontre la maturité de son projet.

Un pitch pour présenter ses travaux de thèse

Analysons maintenant un deuxième pitch, celui de Rémi Lucas, doctorant à la SNCF. Il nous explique en 3 minutes comment les trains sont planifiés. C’est ce que l’on appelle le plan de transport. Sa présentation, très dynamique, reflète sa maîtrise de plusieurs astuces qui contribuent à la réussite d’un pitch.

Rémi Lucas parvient à rendre accessible un sujet technique (la planification ferroviaire), en utilisant une métaphore personnelle et universelle : l’agenda. Il compare le « plan de transport » ferroviaire à son « agenda papier ». Et pour illustrer les problèmes de réorganisation ferroviaire, il utilise l’exemple d’une journée de congé qu’il a dû annuler et décaler, illustrant ainsi la nécessité de se réorganiser et les ratures ou gribouillis que cela implique. Cette métaphore des « gribouillis » est son message clé. Son objectif de thèse est ainsi défini de manière simple : établir un plan de transport adaptatif afin d’ »éviter tous ces gribouillis dans l’agenda ferroviaire ». Rémi Lucas évite le jargon technique en faveur d’une métaphore filée tout au long du pitch.

Son langage non-verbal est particulièrement dynamique. Rémi Lucas utilise sa gestuelle pour renforcer ses propos, il se déplace pour illustrer les mouvements de trains, parle avec conviction, bref, il incarne sa présentation, ce qui la rend captivante.

Enfin, il finit en beauté avec une conclusion pleine d’humour. Pour boucler son pitch, il reprend la métaphore de l’agenda, et déclare : « En fait, je fais des économies de stylos, tout simplement ».

Un pitch pour vulgariser auprès du public

Autre sujet, autre style de présentation avec ce troisième exemple. François-Xavier Ledru, de l’Université Libre de Bruxelles (ULB), a réalisé un pitch pour une émission de vulgarisation scientifique de la chaîne de télévision belge BX1. Sur un format imposé de 7 minutes et 14 diapos, il présente ses recherches sur les investissements à impact sociétal. Comment relève-t-il ce défi ?

 

Il implique d’abord le public en mettant en avant les enjeux sociétaux du projet. Il commence son exposé par une question que les gens se posent naturellement : « Est-ce que je peux investir mon argent pour un rendement financier… mais aussi pour avoir un impact social ou environnemental ?. » De plus, il s’appuie sur des supports de présentation clairs et attractifs : les diapositives sont illustrées avec des images attractives et ne contiennent que très peu de texte.

Côté communication non-verbale, il adopte une gestuelle dynamique : il parle avec ses mains et son corps pour donner de la profondeur à ses propos. Il utilise les silences à bon escient : il fait des pauses pour faire la transition entre différentes parties de sa présentation.

Les différents formats de pitch

Nous avons vu trois exemples de pitch dans trois contextes différents. En fait, selon les objectifs et le contexte, le pitch se décline en plusieurs formats.

  • L’elevator pitch est le format le plus court (moins de 2 minutes, le temps d’un trajet d’ascenseur), idéal pour capter l’attention lors d’un événement de networking ou d’une rencontre fortuite.
  • Le pitch deck s’appuie sur un support visuel et convient parfaitement aux présentations devant un jury, des investisseurs ou des partenaires potentiels.
  • Pour les concours d’innovation, le pitch de compétition impose un format calibré avec une structure narrative percutante.
  • Le pitch de vente s’adresse directement aux clients et met l’accent sur les bénéfices concrets de votre solution.
  • Enfin, le pitch interne vise à convaincre votre hiérarchie ou vos collègues d’adhérer à un projet, avec une durée variable selon l’enjeu.

Quel que soit le format, pour réussir votre pitch ne perdez pas de vue l’objectif principal : synthétiser l’essentiel de votre message pour générer intérêt et engagement.

 

Si vous souhaitez vous faire accompagner pour préparer votre prochain pitch, participez à notre formation au pitch. Vous pourrez ainsi acquérir des méthodes et outils de prise de parole en public, tout en intégrant les spécificités de ce format court. Vous construirez votre intervention pendant les sessions et bénéficierez de conseils personnalisés pour l’améliorer, à la fois sur le fond et sur la forme.

Bravo à Coralie Barrau (Essilor International), Rémi Lucas (Doctorant SNCF) et François-Xavier Ledru (Doctorant Université Libre de Bruxelles) pour leurs prestations. Ils ont tous été formés par Agent Majeur pour préparer leur pitch.

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