Présenter sa thèse
en 180 secondes

A l’occasion du concours Ma thèse en 180 secondes, Agent Majeur a formé les doctorants du Campus Paris-Saclay à la communication scientifique. Notre mission : leur permettre de vulgariser et synthétiser leurs travaux de recherche en seulement 3 minutes. 4 doctorants nous livrent ici les leçons qu’ils ont tirées de cette expérience.

Agent Majeur : Comment vous êtes-vous préparés à cet exercice ?

Alice Mizrahi : Nous avons d’abord bénéficié d’une formation d’une demi-journée en grand groupe, dans un amphithéâtre. Puis, dans un second temps, nous avons été formés par groupes de 5 doctorants.

Benjamin Vest : Cet exercice demande beaucoup de travail personnel. J’ai commencé par repérer les concepts scientifiques qui me semblaient les plus intéressants et les plus originaux dans ma thèse. A partir de là, j’ai rédigé mon discours à la virgule près. J’ai ensuite retravaillé chaque tournure à l’oral pour que l’ensemble ait l’air plus spontané, fluide et naturel.

Aliénor Togonal : Pour ma part, je suis aussi allée voir sur internet les exercices similaires qui avaient été réalisés auparavant, comme les vidéos de la finale 2013 du Concours Ma Thèse en 180 secondes au Québec.

Sur quoi étiez-vous jugés ?

Charles Cernay : Sur le fond et la forme de notre présentation.

BV : Le premier critère était l’implication du candidat : son énergie et sa capacité à transmettre sa passion au public. Le deuxième était la vulgarisation scientifique, l’aptitude à transmettre un contenu scientifique suffisamment riche mais compréhensible. Enfin, nous étions jugés sur des critères de communication non-verbale : la présence sur scène, l’élocution, la gestuelle…

AM : Je pense que, malgré ces critères officiels, ce qui comptait réellement, c’était un certain « feeling », la capacité à accrocher l’auditoire.

AT : D’ailleurs, le public et le jury ont beaucoup apprécié les candidats qui ont réussi à les faire rire (lire un article sur l’humour).

Quelles ont été les difficultés que vous avez rencontrées ?

CC : Résumer sa thèse en trois minutes est un challenge. La première difficulté, c’est de choisir son message. Pour cela, j’ai dû prendre du recul et faire des choix.

BV : Il n’est pas non plus facile de trouver l’équilibre entre vulgarisation et qualité du contenu scientifique. Mais pour transmettre un message, il faut vulgariser.

Qu’est-il important de dire pour présenter son sujet de recherche ?

AM : Il faut expliquer au public en quoi ce sujet est intéressant, pourquoi des chercheurs travaillent dessus à plein temps, ce qu’ils font au quotidien. Tout cela est assez mystérieux pour le grand public.

CC : Nous devons effectivement présenter le « pourquoi ? » et le « comment ? » de cette thèse, et montrer l’interaction entre ces deux questions.

AT : Mais il ne faut pas se perdre dans les détails, surtout dans ce type d’exercice.

BV : En résumé, inutile de faire ressentir au public qu’il faut 5, 6 ou 7 années d’études pour en arriver là !

Sur la forme, que conseillez-vous de faire ?

AT : Il faut être souriant du début à la fin, actif, chercher le contact avec le public, et être engageant.

CC : Jouer sur les déplacements, faire des temps de silence, créer une sorte de dramatisation, un peu comme au théâtre.

AM : Et essayer de ne pas laisser transparaître son stress. Mais le plus important, et le plus difficile, c’est d’avoir l’air naturel et spontané alors que l’on connaît tout par cœur.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaiterait présenter sa thèse en 3 minutes ?

BV : De manière générale, j’ai remarqué que l’énergie qu’on y met est primordiale.

AM : Mon conseil : s’entraîner le plus possible, pour gagner en naturel et en fluidité. Et le faire devant beaucoup de gens différents, parce que tout le monde a des conseils à donner, et de nouvelles idées à proposer.

AT : Pour ma part, je dirai : prendre du plaisir à le faire, et profiter de cette opportunité de présenter nos recherches à un public attentif.

CC : Un seul conseil : amusez-vous !

Voir leurs présentations en vidéo :

Benjamin Vest, lauréat du 2e prix du jury à la finale Paris-Saclay et lauréat du 1er prix du jury à la finale Ile de France. Sa thèse : Absorption à 2 photons pour la détection infrarouge.

Aliénor Togonal, candidate à la finale Paris-Saclay.
Thèse : Cellules solaires à base de nanofils de silicium.

Alice Mizrahi, candidate à la finale Paris-Saclay.
Thèse :
Puce probabiliste hybride CMOS/ MTJ stochastique.

Retrouvez l’ensemble des vidéos de la finale Paris Saclay de Ma thèse en 180 secondes sur YouTube.

Merci à Benjamin Vest (Ecole Polytechnique), Alice Mizrahi (UPSud), Aliénor Togonal (Ecole Polytechnique) et Charles Cernay (AgroParisTech) pour leurs témoignages.

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2023-10-18T12:48:44+02:00

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