Discours :
le langage non-verbal

Notre corps parle. La preuve, il peut, sans un mot, dévoiler ce que nous ressentons. Et notamment au moment de prendre la parole en public : regard fuyant, voix tremblante, respiration saccadée… C’est ce que l’on appelle le langage non-verbal. De quoi s’agit-il ? Que dit-il de nous et comment le contrôler ? Voici des réponses à toutes ces questions.

langage non verbal

S’exprimer en public n’est facile pour personne. Pourquoi ? Une explication envisageable trouve sa source dans notre histoire évolutive. Les travaux d’éthologie* ont montré que dans le règne animal, y compris chez les primates, le « regard focal », consistant à observer de manière continue un autre animal, est réservé à deux types de situations. Entre deux individus d’espèces distinctes, il est utilisé par les prédateurs qui se focalisent sur leurs proies. Entre les membres d’une même espèce, il est un signe d’agressivité ou de défi. De courte durée, ce regard insistant s’interrompt en général quand l’un des protagonistes baisse les yeux. De là à penser qu’une salle entière de regards braqués sur soi peut être un facteur de stress, il n’y a qu’un pas. Franchissons-le et intéressons-nous à la réponse de notre corps dans cette situation.

Qu’est-ce que le langage non-verbal ?

Le langage non-verbal, comme son nom l’indique, c’est tout ce que nous ne disons pas avec des mots. Il s’appuie sur deux « média » principaux : la présence, que le public perçoit par le regard, et la voix que l’audience perçoit par l’audition.

Concernant la présence, les informations proviennent tout à la fois de notre posture, de notre attitude, de notre regard et des expressions de notre visage. Les expressions du visage sont d’ailleurs tellement riches en informations que le Dr. Paul Ekman, psychologue américain, en a fait le sujet d’étude de toute sa carrière.

Quant à notre voix, elle commence à nous exposer dès la première inspiration au début du discours. Car outre le ton, le volume, le rythme et le débit de parole, elle concerne aussi la respiration et les silences.

Que révèle notre langage non-verbal ?

Le langage non-verbal fait intervenir des mécanismes conscients et inconscients, à la fois pour celui qui écoute, et pour celui qui s’exprime. En effet, l’auditoire va recevoir une foule de signaux visuels et auditifs, en plus du discours, souvent difficiles à interpréter. Et l’orateur sera influencé par la façon dont son propre corps réagit.

Avoir conscience de son langage non-verbal est important quand on cherche à atteindre la « congruence ». Le dictionnaire définit ce mot comme le « fait de coïncider, de s’ajuster parfaitement ». Dans le domaine de la communication, il qualifie l’harmonie entre ce qui est dit, via le langage verbal, et la façon dont on le dit, de manière non-verbale. Pour le public, il y a congruence lorsque tous les signaux lui parvenant vont dans la même direction et se renforcent les uns les autres. A l’inverse, un manque de congruence affaiblit un discours.

Comment contrôler son langage non-verbal ?

Une meilleure maîtrise de son langage non-verbal s’avère essentielle pour bien communiquer. Ce travail passe par plusieurs étapes.

Etape 1 : La prise de conscience.

Pour faire évoluer son langage non-verbal, il faut prendre conscience de ses caractéristiques. Si l’on travaille seul, il est possible de répéter son discours devant un miroir, voire devant une caméra. Mais le regard que chacun porte sur soi-même est loin d’être objectif ! En complément, il est intéressant de s’exprimer devant un auditoire et d’obtenir les retours d’autres personnes, avec leurs ressentis propres.

Etape 2 : Les exercices.

Une fois que l’on a identifié les points à améliorer, rien de mieux que la pratique et le travail pour progresser. Il existe de nombreux exercices visant à améliorer spécifiquement la respiration, la diction, le regard, les silences… Autant d’outils à utiliser sans modération pour délivrer une bonne performance !

Que faire pour se sentir plus à l’aise à l’oral ?

Pour inspirer la confiance, il faut avoir confiance en soi. Pour cela, il est essentiel de connaître sa présentation sur le bout des doigts ! Avant une échéance, nous vous conseillons de répéter votre discours plusieurs fois à voix haute.

Autre point qui fait la différence : être en accord avec le contenu de votre discours. Si vous n’êtes pas certain de ce que vous dites ou si cela entre en contradiction avec vos convictions, votre langage non-verbal risque de créer avec votre langage verbal une dissonance audible ou visible.

Enfin, suivez ce conseil de Richard Olivier et Nicholas Janni dans leur livre Peak Performance Presentations : « Be present ». N’imaginez pas ce qui pourrait se passer ensuite, ne vous focalisez pas sur ce qui vient juste d’arriver, mais soyez présent à ce que vous faites, ce que vous dites. Votre présentation n’en sera que plus habitée !

*Ethologie : branche de la biologie qui s’intéresse au comportement animal et humain.

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2023-10-19T15:08:34+02:00

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