Écrits
professionnels

Françoise Claustres exerce une activité de rédactrice et d’éditrice. Elle est l’auteur de « Bien écrire facilement », aux éditions Ellipses, qui est une mine de conseils pour rédiger des écrits professionnels qui vont droit au but.

Apprendre à rédiger un écrit professionnel

Agent Majeur : Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire ce livre ?

Françoise Claustres : J’étais professeur de français à l’origine. J’ai aussi une activité d’auteur et de « re-writer », et j’aide des particuliers à écrire des livres. Ce livre, je l’ai surtout écrit pour tous ces gens que l’écrit paralyse. En particulier pour ceux qui ne sont pas littéraires – notamment les scientifiques – et qui pensent que l’écrit n’est pas pour eux.

J’ai voulu montrer que tout le monde peut bien écrire – peut-être pas publier un livre – mais écrire de manière claire et compréhensible. Souvent, on résume « bien écrire » à ne pas faire de faute de français. Je pense que ce n’est pas suffisant. J’ai voulu donner d’autres pistes.

Quelles sont les bonnes questions à se poser avant d’entamer la rédaction d’un écrit professionnel ?

Il y en a plusieurs :

– La première, c’est de réfléchir au destinataire et de se mettre à sa place. Souvent, les gens présupposent que ce qu’ils connaissent est également connu du futur lecteur, que tout le monde les comprend. Or, il faut éviter que celui qui vous lit ait besoin de faire un effort. Il doit tout trouver dans le document.

– La deuxième, c’est le niveau de langue, le vocabulaire utilisé. Il faut éviter d’être trop jargonneux. Et puis, beaucoup de gens pensent qu’en écrivant de manière compliquée, leur texte sera bien écrit. Ce n’est pas le cas.

– La troisième, c’est le but du texte. En général, il s’agit d’obtenir quelque chose ou de faire passer un message. Cela demande de la pédagogie.

Quels conseils donneriez-vous à des profils scientifiques pour bien écrire ?

L’oral et l’écrit ne sont pas deux planètes différentes. Il ne faut pas en « jeter » une quand on s’occupe de l’autre. Souvent, les gens à l’oral vont être clairs. Et, dès qu’ils vont écrire, on ne comprendra plus rien.

Pour la rédaction scientifique, je leur conseille de passer par l’oral, en disant ce qu’ils veulent écrire – dans leur tête ou à voix haute. Et ensuite, d’écrire noir sur blanc ce qu’ils ont dit, à l’identique ou de manière similaire. Enfin, quand leur texte est fini, au stade de relecture, il est bon de repasser par l’oral.

On dit souvent « L’écrit est réservé aux littéraires », il n’y a qu’eux qui savent écrire. C’est faux. Les scientifiques ont un esprit de clarté et de synthèse. Parfois, sous prétexte qu’ils écrivent, ils le mettent de côté. Ces forces qui sont les leurs, je leur conseille de les utiliser quand ils écrivent.

Avez-vous été attentifs lors de votre lecture ? Testez-vous avec ce quiz !

1. Les principaux signes de ponctuation à notre disposition sont :

A – des signes d’articulation
B – des signes d’intonation
C – des signes du destin
D – des signes de clarification

2. Au-delà de combien de mots par phrase perdez-vous vos lecteurs ?

A – 3
B – 12
C – 30
D – cela dépend du sujet

Réponses tirées du livre « Bien écrire facilement » de Françoise Claustres

1. A, B et D
2. B, on dit qu’au-delà de 30 mots, le lecteur ne mémorise plus rien. La lisibilité moyenne est de 12 mots, 8 pour un lecteur lent, 16 pour un lecteur rapide.

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2022-10-06T09:48:52+02:00

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